Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
Commentaire
Jésus descend de la montagne avec les 12 apôtres
Jésus a passé la nuit à prier. Le jour venu, il appelle ses disciples et en choisit douze. Avec eux, il descend dans la plaine, là où l'attend la foule ; une foule assoiffée de ses paroles, une foule rêvant d'une vie meilleure. Alors, Jésus, pour sa première « homélie », parle de bonheur. Il insiste : « heureux êtes-vous ! »
Heureux êtes-vous !
Vous les pauvres … Vous qui avez faim …Vous qui pleurez …
Jésus dit clairement vers qui vont ses préférences. Mais il ne fait pas l'éloge de la pauvreté, il ne veut pas la souffrance. Mais, de la crèche au crucifiement, Jésus a vécu le sort des pauvres, des petits, des exclus, des méprisés. Ce qu'il veut, avec son Père, c'est l'homme heureux. « Je suis venu pour qu'on ait la vie et qu'on l'ait surabondante » (Jean 10)
Le Royaume de Dieu est à vous …
… Parce que vous mettez en Dieu seul votre confiance. Celui qui est satisfait de ses biens, de son pouvoir, de lui-même, peut très bien se passer de Dieu ! Le pauvre, lui, n'a pas d'appui humain. Le " pauvre ", le " blotti " comme l’enfant contre sa mère, c'est celui qui cherche la proximité du cœur de Dieu et met sa confiance en Lui seul. C'est le vrai « pauvre », même s'il ne connaît ni la misère, ni le dénuement. Jésus veut faire de ses disciples des gens heureux. Il sait que le bonheur n'exclut pas les contrariétés, la souffrance, tous ces malheurs que nous voyons autour de nous ou que nous vivons nous-mêmes. Jésus n'explique pas le mal, ne le veut pas et ne le justifie pas. La souffrance reste un mal qu'il faut combattre, la pauvreté est un mal, la faim est un mal. Tous les jours, dans des lieux de souffrance, de lutte pour la vie, nous voyons que le malheur peut durcir, révolter, agresser. Et Jésus de nous dire : dans ta situation, dans l'état physique et moral dans lequel tu te trouves, appuie-toi sur ton Dieu ; tourne ton regard vers Celui qui marche avec toi. Heureux es-tu si tu fais cela !
Mais malheureux êtes-vous
Des malédictions dans la bouche de Jésus ? Ou plutôt une plainte : quel dommage, quel malheur est le vôtre ! Quel dommage que vous restiez enfermés par vos richesses quelles qu'elles soient ! Quelle tristesse, vous qui mettez votre confiance en ce qui passe quitte à oublier l'essentiel ! Quel malheur que vous vous laissiez tromper par les mirages de toutes sortes ! Cette préférence de Luc accordée aux pauvres, aux petits, aux affamés, est la marque de la libéralité de Dieu qui nous invite à nous appuyer sur Lui, à Lui faire confiance, à mettre en Lui notre espérance, comme des enfants.